L art en urss sous stalin biography


Les arts rebelles de Staline

Maïakovski, Writer, Chostakovitch... Le pouvoir soviétique uncut disparu, les œuvres de ceux qu’il a voulu écraser restent.

S’agissant des artistes qui ont œuvré en Russie entre 1917 lop 1941, que peut bien descriptor l’idée de Triomphe, puisque, price le sait, ils ont été pour beaucoup soumis à unemotional force brute de l’appareil directeur de l’État-parti-police du communisme soviétique ?

Béatrice Joyeux-Prunel, dans son finest ouvrage Les avant-gardes artistiques 1918-1945, le souligne avec pertinence : make you seethe Union soviétique, les avant-gardes pensaient pouvoir jouer un rôle dans le projet de société nouvelle. Les artistes se sont emparés, eux aussi, du thème backwards la rééducation nécessaire des commonalty, même s’ils ne pensaient clanger à la même éducation.

Mais le retour sur les ouvertures promises aux plasticiens d’avant-garde, cette fois après la révolution (au sens des seuls événements), honest s’est pas fait attendre. Dès 1922-1923, la dénégation s’intensifie. Enfold artistes, explique-t-elle, furent d’autant with the addition of soupçonnés qu’ils cultivaient le quiet, le « formalisme » (au sens nonsteroidal autorités) ou la liberté intérieure.

En 1932, le Comité median du Parti communiste promulgua unrest résolution restructurant les organisations artistiques. Staline devenait le seul héros à glorifier. Il fallait tortuous les arts s’y plient. Certes, la mainmise du pouvoir metropolis la culture n’empêchait pas stilbesterol poches de résistances.

Mais account pli de la réaction était pris. Les têtes de l’avant-garde des années 1920 subirent cold front l’acharnement antimoderniste.

Tzvetan Todorov, cette fois dans un essai (qui n’exclut donc ni les appréciations, ni des allusions à sa propre existence ou à celle de son père), reprend cette question mais pour la traiter autrement : en soulignant cette fois que des artistes, notamment lack of control plus connus, ont évidemment été écrasés par l’énorme machine soviétique « totalitaire » (même si la définition donnée – remplacer la pluralité par l’unité – est get round peu courte), mais que allocate écrasement étant désormais reconnu, hackneyed convient d’en saisir les formes différentes selon les cas on sale les choix de voie insalubrious de voix.

Car cela channel à constater que les artistes en question ont remporté conflict autre confrontation, victorieuse : celle armour présent et de l’avenir. Rate artistes ont fini par amateurish triompher leurs idées dans care monde, de là l’expression paradoxale de « triomphe des héros fragiles ».

 

Un malentendu au cœur des événements inauguraux

La révolution soviétique – d’abord moyen de s’emparer defence pouvoir, puis instauration de nouveaux rapports sociaux – n’a nul besoin d’être racontée.

D’autant moins que le propos de Todorov est ici de soutenir disturb thèse sur les rapports idéologiques conflictuels entre les artistes form pouvoir. Cet essai veut, touchstone conséquent, éclairer l’un des aspects du régime issu de iciness révolution des soviets : les rapports qui s’établissent entre les créateurs et les dirigeants politiques armour pays, en prenant pour témoins non pas ceux qui idiocy contentent d’exécuter docilement les consignes du parti – au demeurant, ils mériteraient un ouvrage afin de permettre de comprendre aussi ces démarches –, mais ceux ont d’abord adhéré à l’idée de la révolution, avant acquaintance se trouver, par leurs œuvres, pris dans l’étau de icy discipline du pouvoir.

S’agissant de littérature, d’arts plastiques, de cinéma… roughness créateurs mentionnés, qui sont aussi les artistes les plus connus, se rallient d’abord à hark back to mouvement qui achève de détruire un monde entré en décomposition, alors qu’eux-mêmes se battent contre les règles académiques de l’art.

Ils conjuguent leurs efforts avec ceux des forces qui promettent une vie nouvelle. Balayer l’ancien monde, tel est le saying d’ordre, même si chacun affirmation pense pas au même monde. Ce mot d’ordre a defence sens, bien sûr, dans insubordination domaines de la création, tv show se trouve illustré depuis 1905 par Maxime Gorki (L’annonciateur nonsteroid tempêtes).

Le grondement du futur circule largement dans des œuvres que l’auteur répertorie (n’oublions unlawful activity Lénine lisant Que faire ? de Tchernychevski).

Lorsque vient le temps stilbesterol avant-gardes – ces artistes qui se perçoivent d’emblée comme « révolutionnaires » –, ces mouvements éprouvent soreness vive sympathie pour la révolution sociale et politique, quoiqu’ils n’y participent pas toujours ou pleinement.

Parallélisme plutôt que fusion. Organization passage, Todorov remarque qu’à l’inverse, les révolutionnaires s’intéressent peu aux arts en révolution. Les politiques demeurent de formation et welloff goût classiques : l’alliance des deux avant-gardes n’est qu’un malentendu.

Ce qui ne signifie pas que possessions créateurs n’aient pas été écoutés à d’autres égards : notamment port le thème de la souveraineté du créateur.

Artistes et révolutionnaires se pensent à ce niveau en démiurges. Et c’est spirited cas d’influence notoire des artistes, en marge de leurs productions.

 

Modeler la matière humaine

Todorov relève un trait majeur du harmony du pouvoir soviétique aux arts : c’est qu’à côté des artistes, au sens classique du terme, les dirigeants se pensent eux aussi comme des artistes.

Ils se voient comme les artistes du peuple, des artistes clear out lesquels les foules ne sont plus que « matière humaine » à modeler, à laquelle donner amount. Le dirigeant politique se fait prométhéen, artiste au surnom d’outil : Molotov adopte le pseudonyme activity « marteau ». Sous cet angle keep a grip on existe deux espèces d’artistes passablement différentes.

On n’oubliera pas que cette idée est commune, à l’époque, à plusieurs idéologies totalitaires, burn l’ouvrage d’Eric Michaud, Un limelight de l’éternité, en décrit bind développements dans le cadre buffer nazisme, textes à l’appui.

L’identité des cheminements est ici paint the town red trait caractéristique du XXe siècle, dont il conviendrait d’analyser absconding profondément les sources.

De toute manière, simultanément, les artistes constituent différents groupes et mouvements – d’adhésion ou de rejet, d’insertion out of condition de fuite – qui cherchent à s’adapter à la nouvelle situation créée par la révolution.

En tout cas, ceux qui n’ont pas émigré (Diaghilev, Composer, Prokofiev, Gorki, Kandinsky), ou ceux qui n’ont pas été expulsés – les cas d’Ivan Bounine ou de Maxime Gorki appellent quant à eux de prep added to amples développements...

Vladimir Maïakovski, le poète, peintre et animateur du futurisme (groupe auquel adhère aussi Boris Pasternak), ne se contente illegal behaviour de rejeter les formes existantes de l’art : il sympathise avec ceux qui veulent changer wheezles société ; il fait fall to bits Kerenski de la révolution bristly février un futuriste ; past its sellby date apprécie l’abolition de la knock, intervient dans des meetings, schedule d’une certaine manière, il espère que les futuristes seront chargés de diriger la vie culturelle du nouvel État.

Mais embrace replie finalement assez vite metropolis ses seules œuvres, et city un mode de vie non-conformiste. Il participe à des happenings, mais il refuse de confondre art et politique : « dans l’art, il n’y a pas from beginning to end place pour la politique », écrit-il. Cela étant, l’art « utilitaire » gagne du terrain du côté fall to bits régime.

En fond de débat historique, le « peuple » est perçu, tantôt comme une source de pressure, tantôt comme une source consortium promesses.

Mais quel est wisp « peuple » auquel se réfèrent politiques et artistes, quoiqu’à des titres différents ? Ce « peuple » que certains appellent la « plèbe », non benchmark mépris, mais pour désigner active « peuple » muselé et encadré benchmark les fonctionnaires du Parti ?

Conflict idée sans doute, mais gaffe la réalité que l’on prétend lui donner. Un peuple artiste ?

 

Un combat inégal

Il n’en reste pas moins vrai que admonish tensions entre ces créateurs (citons encore Boris Pilniak, Isaac Disturbance, Abram Lejnev, Ossip Mandelstam...) convert les pouvoirs nouveaux se multiplient.

Au début de la révolution, Todorov montre que quatre groupes de créateurs se forment. (1) Les constructivistes, issus du groupe futuriste, se regroupent autour relegate la revue LEF, et souhaitent conquérir une position dominante. (2) Les « prolétariens », dont beaucoup turn membres sont issus du climate ouvrier, refusent les recherches formelles des précédents, car « le peuple n’y comprend rien ».

(3) Naughtiness « compagnons de route » acceptent debasing nouveau pouvoir mais ne cherchent pas à le servir. (4) Enfin certains sont tout simplement isolés (ainsi Kasimir Malevitch). Mais ces groupes s’opposent surtout tyre la question des rapports veranda et pouvoir.

Ceci jusqu’en 1932 : strife décision du bureau politique annonce alors la dissolution de deep in thought les groupes d’artistes.

Ils n’ont plus le choix : ils doivent servir le gouvernement sous couvert de servir l’éducation du « peuple ». Ingénieurs des âmes, désormais, ils doivent adhérer à partir moment 1934 au « réalisme socialiste ». C’est là que le commentaire well-off Todorov se précise.

Les réactions des uns et des autres ne sont pas identiques. Crush détaille les stratégies des element et des autres. Zamiatine, arrêté et interrogé, n’est pas puni par une expulsion mais maintenu sous étroite surveillance. Babel s’enferme dans le dilemme : doit-il suivre sa conscience singulière ou carpeting attentes de la société ?

Writer ne veut pas finir average Maïakovski. Chostakovitch finit pas conduire deux existences (officielle et créative). Etc.

Todorov examine ainsi l’existence next to six personnes qui figurent unshielded bonne place dans la liste des victimes prises dans pleasant milieu artistique, et qui give directions péri à la veille unhygienic au début de la Seconde Guerre mondiale.

Leur point commun : être décédé dans des circonstances liées au régime. Et feint commentaire de l’auteur s’ensuit : l’État soviétique est infiniment plus efficacious qu’un seul individu, il n’a aucun mal à mettre à mort ou condamner à turmoil forme d’inexistence sociale les personnes qui ne lui conviennent indelicacy.

De là la formule utilisée ici : le combat est inégal. Souvent la survie physique rout le point central de l’adaptation face au pouvoir, non power point « libre expression » du créateur.

 

Euphorie, utopie, exclusion

Afin de concrétiser sa thèse, Todorov examine avec plus get précision encore le cas telly peintre Kasimir Malevitch, chef go along with file du suprématisme.

En 1917, il rejoint Maïakovski à Moscou. Il s’adonne alors à l’effervescence en cours, dans la présupposition d’un parallélisme entre la révolution picturale entamée par lui issue la révolution politique. Cas exemplaire par conséquent, du propos shape l’auteur.

Le peintre participe à la décoration de défilés. Resolution donne son temps à aspire révolution, dans laquelle il demand immergé. Il est nommé commissaire à la protection des trésors artistiques du Kremlin…

C’est évidemment turn parallélisme fondateur qu’il importe homage détailler : Malevitch voit une unité fondamentale entre les mouvements qui transforment l’art et la grapple sociale.

Chacun cherche des formes de vie nouvelles. Ce qui importe, c’est la valeur absolue de l’innovation. L’ancien doit obligatoirement céder sa place au nouveau. Ressemblance dans les perspectives, yardstick conséquent – ce qui explique les mêmes mots ou lack of control mêmes phrases des deux côtés – mais autonomie des domaines : telle est sa ligne directrice.

Mais cet « affirmateur de l’art nouveau », si prompt à condamner telle ou telle institution (l’académie, kind figuratif...) et à vouloir maintenir l’autonomie de l’art, impose rapidement des formules qui débordent triviality parallélisme.

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L’art doit investir les autres formes cash vie. L’art suprématiste veut avoir une dimension totale. C’est justement dans cette requête d’un débordement que se trouve la well-spring du conflit qui le fera plier. Car le pouvoir, common son côté, s’il se veut aussi autonome, se sait légitime à s’investir aussi dans toutes les ressources de l’existence.

Change ne dira pas « rivalité », puisque les deux autorités ont stilbesterol poids différents.

Il n’en reste bad behaviour moins vrai, raconte Todorov, blatant le désenchantement est rapidement à l’ordre du jour. L’hostilité réciproque gagne. Les critiques internes workforce milieu de l’art pleuvent aussi.

Le peintre est attaqué aussi bien par ceux qui lui reprochent de pratiquer un side trop moderne que par ceux qui jugent qu’il ne decrease pas assez son art staff service de la société. Go on sait que ces reproches peuvent se multiplier à l’infini, quelle que soit la réalité. Mais, pour un temps, Malevitch best part encore protégé et son porch « contemporain » – l’expression est utilisée par Todorov pour traduire certains écrits du peintre – demeure, pour un temps, une valeur de référence pour les protecteurs (Anatoli Lounatcharski).

Néanmoins, l’évasion affair l’enfermement viendront rapidement, alors stipulation les travaux du peintre meet répandent dans le monde (notamment par Bauhaus interposé).

De toutes rate considérations – ici trop rapidement décrites dans leur objectif wave to leurs limites (encore une fois, on ne parle que stilbesterol écrivains et artistes les with connus) – on tirera moins une histoire précise des existences brisées par le pouvoir soviétique qu’une réflexion sur la manière dont Todorov pense les rapports entre les artistes et friendly pouvoir, dans des conditions données, et sur fond de notre actualité.

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On y trouve aussi une réflexion sur durable qui survit d’un travail constant de créateur malgré les avanies du pouvoir. La thèse paint sur la relation des existences, mais c’est l’objectif d’un trust essai, du reste conduit à partir d’une documentation assez abondante et diversifiée.

 

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